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LEGERE COMME UN PAPILLLON


LÉGÈRE COMME UN PAPILLON de MICHELA MARZANO (Grasset, 2012) 


«Des années durant, j’ai cherché par tous les moyens à devenir aussi légère qu’un papillon. Et j’y suis presque arrivée. En termes de kilos, s’entend. Car pour ce qui est du reste, la vie a souvent été trop pesante pour moi. De devoir être la meilleure. De m’efforcer de répondre aux attentes des autres. D’oublier Alessandro, d’abandonner mon pays, de faire du français ma langue. Mais le plus pesant fut de recommencer à vivre… ».



C’est un livre qu’il faut lire d’une traite en se laissant emporter dans l’univers de Michela Marzano. Il faut ensuite le relire page après page, un stylo à la  main en prenant des  notes. Je l’ai lu en pensant qu’il  s'agissait d’un livre sur l’anorexie et d’ailleurs le titre italien l'annonce : "Volevo  essere  una  farfalla: come l’anoressia mi ha insegnato a vivere" (Je voulais être un papillon: comment l’anorexie m’a appris à vivre).C’est bien sûr en partie vrai, il y a des développements très intéressants sur l’anorexie mentale. Mais c’est d’abord et  surtout un livre sur l’amour, sur le désir, sur la vie.

S’il fallait résumer ce livre, on dirait que l’auteure est née dans telles et telles conditions, qu'elle a eu un père qui avait telles et telles particularités et que sa mère était comme ceci et comme cela… Et ce résumé serait sinon stérilisant, du moins très appauvrissant.

Le livre est malgré ses 351 pages bien trop court. Il est lui même un résumé qui ne donne qu’un trop vague aperçu de la vie de l’auteure. On aimerait mieux la connaître, on aimerait qu’elle nous parle plus longuement de ses amours, d’Alessandro et de Jacques, de son père, de sa mère, de sa grand-mère, des Pouilles... On aimerait aussi qu’elle nous parle plus longuement de la traduction, du passage d’une langue à une autre, de la différence entre le mot français «confiance» et les mots «fiducia» et «affidabilità» en italien. Ou également de l’amour en français, langue où l'on aime tout, où l'on aime le chocolat comme on aime son  fils ou comme on aime aussi sa  femme. Si "je t’aime" se dit  "ti  amo",  l'italien va aimer le chocolat en disant "mi piace il cioccolato" et exprimer l'amour filial en disant "voglio bene a moi figlio".

Michela Marzano a lu Kant, Nietzsche et bien d’autres philosophes, mais elle sait parler de façon simple pour dire des choses merveilleusement profondes et essentielles. Elle  nous dit que «pour vivre pleinement, il faudrait trouver le courage de traverser ses propres désirs». Elle écrit également également « Je crois que l’amour est l’ acceptation de l’autre dans sa différence, la possibilité qu'on lui donne d’être libre de s’exprimer.D’être autre chose que ce que l’on attend de lui ».


Elle  réagit de façon lumineuse à la célèbre phrase de Lacan «Aimer signifie donner quelque chose que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas».A un moment de sa vie, elle finit par découvrir qu’il y en a marre de remonter toujours le rocher en haut de  la montagne et de le voir rouler vers la vallée. Elle renonce à être Sisyphe et elle accepte d’écouter la voix qui lui dit «que je  pouvais rester assise dans la vallée, m’arrêter et ne rien  faire ».


Une petite réserve tout de même, le titre italien "Volevo essere una farfalla" n'évoque pas la légèreté. Et pourtant il serait juste de parler de légèreté car ce livre est léger, léger comme  l’intelligence, léger comme un sourire. J'aurais donc préféré comme titre "Léger comme un sourire". C'est d'ailleurs sur un sourire qu'il se termine quand on entend Michela Marzano nous confier: "Jacques me dit toujours que je suis plus jolie quand je souris"...


Jean-Pierre LELLOUCHE 

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